At 13:00 of 3/18/2011 , I was in the car with all the windows and doors closed, air conditioner turned off.
That was 2 days after the biggest plume hit Tokyo and revolution was still in the air.
I was working as a civil engineer at the construction area.
Because Tepco started “Power Blackout” to make us know how electricity is precious, we could no longer work inside of the office and I was taken to the construction area for the field work.
The company’s decision to make us work outside when we can’t work inside was right, if radiation wasn’t there.
I couldn’t understand why they didn’t understand the radiation risk but I had to obey otherwise I would have been fired.
I was asking my SNS friends -most of them were outside of Japan- to send me emails when something terrible happened in Fukushima.
That day, I learnt two things,
1. If you follow old Japanese, you’d be over.
2. Information matters, really.
By watching the dusts flying above the street, I was daydreaming myself to remain in the island as the last person, reporting the radiation level, mutated creatures and my own health problems.
1 year and 10 months have passed. I’m on the other side of the world.
However, I can never get back what I lost while I was stupidly daydreaming in those days.
There are 2 types of mistakes. One is something you can get back anytime, like you had your hair cut too much or spend some money on the wrong thing etc. The other one is something you can never get back, like health or time.
Every time I see this picture, I think about this.
Please don’t waste this column and I hope you to learn from my regret.
Iori Mochizuki
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Français :
[Édito] On ne vit jamais deux fois la même chose
Le 18 mairs 2011 à 13:00, j’étais dans une voiture toutes fenêtres fermées et climatisation coupée.
C’était deux jours après que le plus gros nuage de retombées ait touché Tokyo et la révolution était toujours dans l’air.
Je travaillais comme ingénieur civil sur un chantier BTP.
Parce que Tepco avait commencé son “Blackout Électrique” pour nous montrer à quel point l’électricité est précieuse, on ne pouvait plus travailler à l’intérieur des bureaux et j’ai été affecté au chantier pour le travail de terrain.
La décision de la société de nous faire travailler dehors parce que nous ne le pouvions plus à l’intérieur aurait été juste si la radioactivité n’avait pas été là.
Je ne pouvais pas comprendre pourquoi ils ne comprenaient pas le risque radioactif mais je devais obéir sous peine d’être viré.
Je demandais à mes amis des réseaux sociaux – la plupart d’entre eux étaient hors du Japon – de m’envoyer un email dès qu’il se passait quelque chose de terrible à Fukushima.
Ce jour-là j’ai appris deux choses :
1. Si vous suivez les vieux japonais vous êtes cuits.
2. L’information est capitale, vraiment.
En regardant les cendres voler au-dessus de la rue, je me rêvait éveillé d’être le dernier être vivant de l’île, rapportant le niveau de radioactivité, les créatures mutantes et mes propres problèmes de santé.
1 an et 10 mois sont passés. Je suis de l’autre côté de la planète.
Toutefois, je ne retrouverai jamais ce que j’ai perdu pendant mes stupides rêves éveillés de ces jours-là.
Il y a 2 types d’erreurs. Les unes sont celles que vous pouvez rattraper à tout moment, comme de se couper les cheveux trop court, ou bien de se tromper d’achat, etc. Les autres sont celles que vous ne pouvez pas réparer, comme la santé ou le temps.
Chaque fois que je regarde cette photo je pense à ça.
Ne gaspillez pas cet éditorial, j’espère que vous apprenez de mes regrets.