The yellow color of the light reminded me of 3/16/2011.
I sometimes work at a cafe with a cup of coffee.
3/15 and 3/16 are when the biggest plume reached Metropolitan area.
5AM, 3/16/2011, I woke up with my feet sweating. Like when I drink too much coffee. My palms and feet were sweating, limbs went cold, my pupils opened widely.
From 6AM in the morning, we had a power black out.
It was supposed to save power due to the lack of power supply after the disaster, but it was actually to make us believe we need nuclear power.
Heaters and lights were turned off. I opened the curtain, it was still dark outside but I could tell it was another sunny day. Just the wind was strong.
Alone in the room, I was facing the unknown fear. At this time, I didn’t know about the plume was covering my home time, but I just sensed something.
Will I go outside today ?
Something in me strongly refused going out. I had no idea why but I thought I would sacrifice my own life if I go out.
I called my father. I was working in my father’s little company. He was another menace for me but I had no choice. I said I had a terrible stomachache or something. Actually I might have a stomachache any time soon.
Sun rose. I wiped my eyes. The wind was yellow. It wasn’t the sunshine. I was seeing sun rise in the room for 4 years, I was sure it wasn’t the color of sunshine. As the sky became blue, it became clearer and clearer.
I found myself funny. It looked almost merry outside but I was shivering inside of the room. What’s wrong with me ? but it wasn’t me, something was wrong with the air.
I taped the windows and other holes. I had bought an oil heater that winter so I wasn’t cold even though I turned off air conditioner.
I was trying to check what was going on on the internet all day long, but I couldn’t find any information. I had to wait for 6 months to know the radiation level spiked up and yellow cloud was seen right above my home.
(cf, [Evidence] Yellow cloud coming toward Yokohama on 3/16/2011 [URL])
My neighbors were drying clothes and bed sheets outside. I thought the world ends in the most beautiful day and of course, even if you have leukemia, you may die in the most beautiful day.
Sun may shine, sky may be blue, birds would sing even if you die. Just you quietly disappear from this world. It’s only you to take responsibility of your own life.
I called the owner of the apartment just to say take care. They were living upstairs.
The wife told me they were also concerned about the situation, want to have information but none of the media, TV, newspaper, magazine reported it so they had no clue.
My coworker called me if I can come to work because they had some problems. I just gave them some tips and hang up. I couldn’t believe they went to work as if nothing happened in Fukushima.
The wind was blowing all day long. Even though I closed all the windows, inside of the room became dusty. I had no place to hide.
If you have a nuclear accident in your country, this is what you’ll see.
Iori Mochizuki
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Français :
[Édito] Une si belle journée
La couleur jaune de la lumière me rappelle le 16 mars 2011.
Je travaille parfois dans un café avec une tasse de café.
Les 15 et 16 mars, c’était quand le plus gros du nuage a recouvert la région de la métropole.
16 mars 2011, 05:00, je me lève les pieds en sueur. Comme quand je bois trop de café. Mes paumes et mes pieds suaient, mes membres sont devenus froids, mes pupilles se sont dilatées.
A partir de 6:00 du matin on a été plongé dans un black-out électrique.
C’était soi-disant pour économiser du courant à cause de la pénurie consécutive à la catastrophe mais en fait c’était pour nous faire croire qu’on avait besoin de l’énergie nucléaire.
Les climatisations et les lumières se sont éteintes. J’ai ouvert les rideaux, il faisait toujours noir dehors mais je pouvais dire que ce serait une belle journée ensoleillée. seulement que le vent était fort.
Seul dans la pièce, j’affrontais une peur inconnue. A ce moment-là, je ne savais pas encore que le nuage couvrait ma maison mais je sentais quelque chose.
Est-ce que je sors aujourd’hui ?
Quelque chose en moi me refusait de sortir. Je ne savais pas pourquoi mais j’ai pensé que ce serait sacrifier ma vie que d’aller dehors.
J’ai appelé mon père. Je travaillais dans la petite société de mon père. C’était encore une nouvelle menace contre moi mais je n’avais pas le choix. J’ai dit que j’avais un terrible mal au ventre ou quelque chose comme ça. En fait, j’allais bientôt avoir mal au ventre n’importe quand.
Le soleil s’est levé. J’ai frotté mes yeux. Le vent était jaune. Ce n’était pas le lever du soleil. J’ai regardé pendant 4 ans le soleil se lever depuis cette pièce, j’étais sûr que ce n’était pas la couleur du lever du soleil. Quand le ciel a commencé à bleuir, c’est devenu de plus en plus clair.
Je me suis trouvé drôle. Tout avait l’air d’aller dehors mais je grelottais à l’intérieur. Qu’est-ce que j’avais ? mais ce n’était pas moi, quelque chose n’allait pas dans l’air.
J’ai scotché les fenêtres et les autres ouvertures. J’avais acheté un chauffage à huile cet hiver-là alors je n’avais pas froid bien que j’ai éteint l’air conditionné.
Toute la journée j’ai essayé de contrôler sur Internet ce qui était en train de se passer mais je n’ai trouvé aucune information. I J’ai du attendre 6 mois pour savoir que le niveau de la radioactivité était monté en flèche et qu’un nuage jaune était vu exactement au-dessus de ma maison.
(cf. [Preuve] Le 16 mars 2011, un nuage jaune est venu sur Yokohama)
Mes voisins faisaient sécher des vêtements et des draps dehors. J’ai pensé que le monde finissait en une belle journée et, évidemment, même si vous avez une leucémie vous pouvez mourir en la plus belle des journées.
Le soleil peut briller, le ciel peut être bleu, les oiseaux chanteront même si vous mourez. Vous disparaissez tranquillement de ce monde, simplement. La responsabilité de votre vie n’appartient qu’à vous.
J’ai appelé le propriétaire de l’appartement juste pour lui dire de faire attention. Ils habitaient au-dessus.
La femme m’a dit qu’eux aussi étaient inquiets, qu’ils voulaient des informations mais que personne dans les médias, TV, journaux, magazines n’en parlaient alors ils n’avaient aucune piste.
Mon collègue de travail m’a appelé pour savoir si je pouvais venir travailler parce qu’ils avaient quelques problèmes. Je lui ai seulement donné quelques trucs et j’ai raccroché. Je ne pouvais pas croire qu’ils étaient allés travailler comme si rien ne s’était passé à Fukushima.
Le vent a soufflé toute la journée. L’intérieur de la pièce en est devenu poussiéreux bien que j’ai colmaté toutes les fenêtres. Je n’avais aucun endroit où me mettre à l’abri.